Stigmatisation (Agir contre la …)

Selon le sociologue Howard Becker, les stigmatisés peuvent réagir :

  • En cachant l’identité socialement considérée comme étant déviante (renforçant l’auto-stigmatisation)
  • S’appropriant pro-activement cette identité (p.ex. le mouvement gay)
    • Ainsi les personnes qui ont révélé leurs expériences d’usager rapportent des niveaux plus faibles d’auto-stigmatisation

Trois méthodes principales pour réduire la stigmatisation :

  1. Éduquer le public (y compris les étudiants, les professionnels de la santé, ainsi que le grand public)
    1. Mettre en évidence les raisons pour lesquelles les gens développent des problèmes de consommation de substances psychoactives.
    1. S’opposer aux préjugés et aux inexactitudes des médias
    1. Présenter les personnes ayant des problèmes d’addiction comme des êtres humains
  2. Personnaliser les problèmes d’addiction
    1. Faire témoigner des personnes qui ont connu des problèmes d’addiction et de discrimination 
    1. Faire intervenir des célébrités pour faire prendre conscience que les problèmes de consommation de substances peuvent toucher n’importe qui
    1. Montrer que les personnes avec addiction sont issus d’horizons divers
  3. Raconter des histoires positives
    1. Montrer les aspects positifs plutôt que négatif des personnes ayant des problèmes d’addiction (par exemple, les façons dont ces personnes contribuent à la société)
  • Les mesures contre la stigmatisation structurelle s’adressent principalement aux législateurs, aux institutions et incluent des stratégies juridiques, politiques, de plaidoyer (advocacy) et d’éducation professionnelle
    • Elles visent à modifier les processus décisionnels, les politiques et les réglementations 
  • Concernant la stigmatisation publique les mesures visent le grand public et les propriétaires et les régies immobilières, les employeurs, les prestataires de soins et le système de justice pénale
    • Elles visent à modifier les attitudes et les interactions avec les usagers
      • La fréquence de contact avec usagers est inversement corrélée avec la tendance à leur stigmatisation
    • Opposition à l’usage d’un langage stigmatisant dans les médias d’information et de divertissement, ainsi qu’au sein des institutions (p.ex. pour supprimer le terme “abus”, moralement chargé et inexact)
  • Les effets généraux de l’auto-stigmatisation et de l’effet ” pourquoi essayer ” peuvent être atténués par des interventions ciblant les usagers eux-mêmes
    • Ces interventions sont axées sur la promotion de l’estime de soi et de l’efficacité personnelle, sur l’autonomisation (soutien par les pairs, mentorat, éducation thérapeutique), et sur l’amélioration des compétences sociales 
  • Les récits de rétablissement réduisent les préjugés et renforcent la confiance dans l’efficacité des traitements
    • Les personnes avec addiction sont souvent considérées par le public comme ayant une volonté faible, alors que les données montrent qu’elles sont aussi engagées dans le traitement que les personnes souffrant d’autres maladies chroniques, comme l’hypertension ou le diabète.

Le degré de stigmatisation est corrélé aux croyances quant ’à la cause d’une affection et à la possibilité qu’a la personne de la contrôler

  • Si elle est perçue comme n’étant pas la faute de la personne concernée, la stigmatisation est plus faible 
  • Si elle est perçue comme n’étant pas sous le contrôle de la personne, la stigmatisation est plus faible
    • L’usage du terme “abus” peut donner l’impression que la personne a le contrôle et qu’elle commet donc une faute intentionnelle
    • Le terme “trouble”, en revanche, peut donner l’impression qu’il s’agit d’une sorte de dysfonctionnement médical
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