Réduction des risques 

Le terme peut signifier deux choses :

  • Un objectif : réduire ou prévenir le risque de conséquences sanitaires et sociales négatives liées à la consommation de produits addictifs 
  • Une posture : proposition de programmes et interventions qui visent à réduire ou à minimiser les conséquences néfastes de la consommation de produits addictifs sur la santé et la société sans exiger d’un individu qu’il cesse de consommer ces produits
    • Conviction qu’il est nécessaire d’offrir aux usagers actifs des options qui minimisent les dommages causés par leur consommation continue, sans exiger l’abstinence comme objectif
    • Reconnaît que de nombreux usagers ne veulent pas ou ne peuvent pas s’abstenir à un moment donné, que les comportements à haut risque existent et sont souvent chroniques et résistants au changement
  • Ainsi, la réduction des risques fait référence aux politiques, programmes et pratiques qui visent à minimiser les effets négatifs sur la santé, la société et la loi associés à 
    • la consommation de produits addictifs
    • aux politiques et aux lois sur ces produits
  • Le concept inclut en principe deux types d’intervention
    • La réduction des méfaits/dommages : les conséquences négatives se sont déjà produites (traitement, prévention tertiaire)
  • Principes clés de la réduction des risques : 
    • Pragmatisme : La réduction des risques et dommages constituent une option plus pragmatique et réalisable, du moins à court terme, que les stratégies visant seulement l’abstinence 
    • Valeurs humanistes : Aucun jugement moraliste n’est porté sur la décision d’un individu de consommer des produits, quel que soit le niveau de consommation, le mode de consommation et/ou le style de vie
    • Respect des droits des personnes : La consommation de produits (légaux ou illégaux) ne signifie pas un abandon des droits de l’homme – (droit à la vie, au meilleur état de santé possible, aux services sociaux, au respect de la vie privée, à la protection contre la détention arbitraire et à la protection contre les traitements cruels, inhumains et dégradants)
    • Focalisation sur les méfaits. L’ampleur de la consommation est d’importance secondaire par rapport au risque de dommages résultant de cette consommation
    • Priorité aux objectifs et aux besoins les plus immédiats
  • La réduction des risques inclut une série de services et de pratiques : 
    • Programmes d’échange de seringues
    • Prescription d’opioïdes, notamment prescription de diaphine
    • Naloxone administrée par les pairs
    • Équipes mobiles de rue
    • Dépistage et conseils en matière de VIH et HCV
    • Thérapie antirétrovirale
    • Prévention et traitement des infections sexuellement transmissibles
    • Distribution de préservatifs pour les usagers et leurs partenaires sexuels
    • Initiatives de logement et d’emploi non fondées sur l’abstinence
  • La mise en œuvre d’une approche de réduction des risques n’implique pas nécessairement l’utilisation de toutes les méthodes, mais une adaptation en fonction du groupe cible, des objectifs spécifiques, des ressources disponibles et de l’intensité d’intervention prévue

A lire : 

  • Beirness, D.J. et al. Harm reduction. What’s in a name?: Canadian Centre on Subtance Abuse. 2008
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