Salles de consommation contrôlée

  • L’injection de drogues est l’un des principaux facteurs de dissémination des infections virales transmissibles par le sang (HIV, HCV)
  • En outre, elle est corrélée à de nombreux autres problèmes de santé et une mortalité considérablement plus élevée
  • Les premières salles de consommation contrôlée (SCC) ont vu le jour à la fin des années 1980, dont le premier objectif était de permettre aux usagers de s’injecter la drogue dans un cadre encadré, dans des conditions hygiéniques, avec un suivi médical potentiel et sans risque de harcèlement policier
    • La première salle de consommation contrôlée a ouvert ses portes à Berne en 1986
    • Les SCC sont censées réduire les nuisances sur la voie publique et réduire les risques liés à la consommation elle-même
    • Appelées aussi locaux d’injection, salles de consommation à moindre risque (SCMR) en France et centre d’injection supervisée (CIS) au Canada
  • Les pays suivants ont actuellement au moins une SCC : Suisse, Canada, Australie, Norvège, Allemagne, Espagne, Pays-Bas, Luxembourg, Danemark, France, Portugal, Belgique
  • Les SCC sont des structures qui permettent aux usagers de consommer leur drogue dans de bonnes conditions sanitaires et d’hygiène ainsi qu’en présence d’un personnel formé
  • Les SCC sont mis en œuvre en complément d’autres mesures de réduction des risques dans les buts suivants : 
    • Atteindre les usagers les plus marginalisées, les moins susceptibles d’avoir accès à un soutien médical et social
    • Réduire la morbidité 
    • Réduire la mortalité
    • Éviter les overdoses
      • A ce jour, aucune overdose mortelle n’est survenue dans les salles de consommation en Suisse 
    • Promotion d’une consommation à moindre risque 
    • Prévenir les infections 
    • Favoriser l’initiation de programmes de soins 
    • Réduire les nuisances dans les espaces publics
  • La fréquentation régulière des SCC est associée à :
    • Une diminution du partage et de la réutilisation des seringues ainsi que des injections dans l’espace public
    • Une augmentation de l’utilisation de matériel d’injection stérile et de l’élimination du matériel utilisé
    • Un intérêt plus important pour des interventions d’éducation sur les pratiques d’injection moins risquées
    • Une augmentation de l’utilisation du préservatif lors des rapports sexuels
    • Une augmentation générale d’entrée en traitement pour addiction, que ce soit à but d’abstinence ou de prescription d’opioïdes médicaux

A Genève, au Quai 9, une visite sur 50 aboutit à un soin dans une structure spécialisée

  • Une réduction du nombre d’usagers s’injectant en public
    • Une réduction de seringues abandonnées dans le voisinage
    • Pas d’augmentation ou même des réductions de la criminalité, de la violence ou du trafic de drogue autour de la structure
  • La crainte que le SCC puissent favoriser l’initiation de nouveaux usagers n’a pu être confirmée dans aucune étude 
  • Les structures disposent généralement en plus des places pour la consommation, aussi un espace d’accueil, de conseils et de soins
  • Les SCC ne fournissent pas de produits stupéfiants, les drogues que les usagers y consomment sont obtenus par eux-mêmes sur le marché noir
  • Parmi les règles strictes appliquées dans les SCC figurent :  
    • Contrôle d’identité à l’entrée
    • Vérification de l’âge (généralement 18 ans)
    • Pas de trafic à l’intérieur de la structure
    • Temps maximum (p.ex. 30 minutes) pour s’appliquer la drogue

A lire : 

  • Potier C, Laprévote V, Dubois-Arber F, Cottencin O, Rolland B. Supervised injection services: what has been demonstrated? A systematic literature review. Drug and alcohol dependence. 2014;145:48-68.
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