Drug checking

Contrairement à l’usage chronique et compulsif de drogues, dont le traitement porte sur l’addiction et éventuellement sur le sevrage, le problème primaire de l’usage occasionnel récréatif est le risque d’intoxication aiguë, qui nécessite de mesures de réduction des risques spécifiques

  • Les services du Drug checking permettent généralement aux usagers de soumettre de manière anonyme des échantillons d’une drogue qu’ils prévoient de consommer pour analyse chimique
  • Les offre du Drug checking existent dans certaines régions d’Europe depuis 1992
  • Il existe essentiellement trois types d’offre : 
    • Mobile
      • Aussi appelé on-site ou front-of-house
      • Habituelle un stand près/dans une boite de nuit ou sur le site d’un festival de musique
    • Stationnaire
    • Par voie postale
  • Le type d’offre dépend des conditions politique et légales locales 
  • Les tests peuvent servir à :
    • Confirmer que l’échantillon contient la substance psychoactive que l’usager avait l’intention de consommer
    • Estimer la pureté de la drogue
    • Détecter de nouvelles substances psychoactives
    • Identifier les contaminants
    • Identifier des substances particulièrement dangereuses et lancer des alertes aux usagers potentiels 
    • Monitorer les habitudes de consommation de drogues
  • L’offre est souvent couplée à un service de conseil concernant
    • La consommation de drogues, leurs effets et les séquelles potentielles
    • L’orientation vers d’autres services de santé 
    • L’accès à des moyens réduction des risques (boissons, seringues, préservatifs etc.)
  • Les recommandations internationales insistent sur l’exigence que le Drug checking soit intégré dans une stratégie plus ample d’interventions de prévention et de réductions de risques, toujours ajustés à la population cible
  • Le produit (pilule, capsule, poudre) vendu comme drogue X peut en fait contenir :
    • La substance X pure
    • Pas de drogues
    • Une autre drogue, éventuellement plus toxique
    • Plusieurs drogues
    • Des excipients, éventuellement toxiques (p.ex. chlore en poudre, engrais, détergents etc.)
  • La production artisanale des produits peut avoir des effets importants quant ’à la qualité et la fiabilité du produit
    • Des processus de mélange insuffisants peuvent p.ex. aboutir à des doses très variables dans un même lot de pilules ou capsule
  • L’intention des services associés au Drug checking est d’informer les personnes qui décident de consommer des drogues sur le contenu et la pureté des produits, afin qu’elles puissent prendre une décision plus éclairée sur l’opportunité ou non de les utiliser et/ou sur la manière de les utiliser 
    • Les différentes études ont indiqué que 25 à 100 % des usager se ne consommeront pas le produit testé s’ils apprennent qu’il contient des composés nocifs 
      • Cependant ce chiffre dépend fortement du type de Drug checking
        • Le testing mobile dans le cadre d’évènements semble être moins efficace, l’usager ayant souvent moins de possibilités de se procurer d’autres produits en cas de résultat inconvénient
  • Les pays dans lesquels existent actuellement (2021) des services de Drug checking sont : Suisse, Autriche, France, Espagne, Slovénie, Belgique, Hongrie, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Grande Bretagne, EU, Canada, Colombie, Mexique, Uruguay, Australie, Nouvelle Zélande 
  • Une crainte courante est que le Drug checking encourage la consommation.
    • Il a été démontré dans différents contextes que la consommation de drogues dans la population n’augmente pas après l’introduction d’un service Drug checking
    • Les évidences disponibles montrent en outre, que les usagers qui utilisent ces services ne consomment pas plus de drogues que ceux qui ne font pas tester leur produit
    • La présence de services de Drug checking n’encourage finalement pas les non-consommateurs à débuter une consommation

A lire:

  • Leece P. Evidence Brief: Drug checking services as a harm reduction intervention, Ontario Agency for Health Protection and Promotion, Public Health Ontario, 2017 
  • Scott IA, Scott RJ. Pill testing at music festivals: is it evidence-based harm reduction. Intern Med J 2020; 50: 395-402
  • Brunt T. Drug checking as a harm reduction tool for recreational drug users: opportunities and challenges. Lisbon: European Monitoring Centre for Drugs and Drug Addiction 2017
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