Sexe (Addiction au…)

L’addiction sexuelle se caractérise par la perte de contrôle sur la sexualité et la poursuite du comportement problématique malgré la connaissance et l’expérimentation de conséquences négatives (ex. blessures génitales, prises de risques infectieux). Elle s’accompagne de souffrance, de sentiment de honte, et de culpabilité. La sexualité suit un mode opératoire identique, répété de façon compulsive, en solitaire ou avec partenaire.  

  • La CIM-11 comprend pour la première fois le Trouble du comportement sexuel compulsif, apparaissant dans le chapitre troubles du contrôle des impulsions
    • Engagement persistant et répétitif dans des comportements sexuels qui entraînent une dégradation de la vie d’une personne, ainsi que des tentatives infructueuses pour réduire ou arrêter ces comportements. 
    • Le diagnostic découle d’une tendance à ne pas pouvoir contrôler les pulsions sexuelles intenses, avec comme conséquence des comportements sexuels répétitifs sur une période de temps prolongée. 
    • Attention : La détresse qui serait entièrement liée aux jugements moraux et à la désapprobation des impulsions sexuelles, des pulsions ou des comportements ; n’est pas suffisante pour poser le diagnostic !! 

Comportements, entre autres, subsumés par le diagnostic « Trouble du comportement sexuel compulsif » : 

  • Consommation de pornographie 
    • Plus de 80% des personnes présentant le diagnostic signalent une utilisation excessive / problématique de pornographie  
    • Principalement l’utilisation de la pornographie sur Internet 
    • L’utilisation de la pornographie est presque toujours accompagnée de masturbation 
  • Cybersexe (= activités sexuelles en ligne) : 
    • Discussions sexuelles dans les chatrooms 
    • Jeux à thème sexuel 
      • p.ex, Jeux de rôles sexuels en 3D 
    • Appels sexuels par vidéo 
    • Cam shows sexuelles 
    • Recherche de partenaires sexuels 
    • Le cybersexe est trois à cinq fois plus fréquent chez les hommes que chez les femmes  
      • Les femmes sont plus intéressées par les activités en couple (par exemple, le chat sexuel), tandis que les hommes ont tendance à privilégier les activités solitaires (par exemple, la pornographie) 

L’effet triple A :  

  • Internet offre un espace unique pour les comportements sexuels incontrôlés en raison de  
    • la facilité d’accès au contenu sexuel en ligne (accessibilité) 
    • la confidentialité offerte par le service Internet (anonymat)  
    • et du coût relativement faible (abordable) des comportements sexuels en ligne par rapport aux moyens plus traditionnels (achat de vidéos ou de magazines pornographiques, sollicitation de prostituées, fréquentation de clubs de strip-tease) 

Attention : Dans la plupart des cas, le cybersexe n’est pas problématique et n’entraîne pas de conséquences négatives ! 

A lire : 

  • Grubbs JB, Hoagland KC, Lee BN, Grant JT, Davison P, Reid RC, Kraus SW. Sexual addiction 25 years on: A systematic and methodological review of empirical literature and an agenda for future research. Clin Psychol Rev. 2020;82:101925 
  • de Alarcón R, de la Iglesia JI, Casado NM, Montejo AL. Online Porn Addiction: What We Know and What We Don’t-A Systematic Review. J Clin Med. 2019;8(1):91 
  • Khazaal Y, Rothen S, Varfi N, Achab S, Soldati L, Bolmont M, Bianchi-Demicheli F. Cybersexe entre usage et addiction : vers de nouveaux modèles conceptuels et thérapeutiques. Revue Médicale Suisse. 2019 ; 15(March):574-8 
  • Wéry A, Billieux J. Problematic cybersex: Conceptualization, assessment, and treatment. Addict Behav. 2017;64:238-246 
« Retour à l'index du glossaire
Retour en haut