Choix rationnel (Théories)

Selon le groupe des théories du choix rationnel, les personnes choisissent par principe les options qui impliquent un moindre coût et un plus grand bénéfice. Les sélections seraient ainsi cohérentes avec les préférences de la personne et ses besoins personnels.

Si les conséquences sont certaines et que les coûts des alternatives de choix sont égaux, les personnes choisiront rationnellement l’option qu’elles préfèrent. Quand les conséquences pour chacun des choix restent incertaines, les individus rationnels feront leur choix en calculant bénéfices et risques probables reliés à chacun des choix.

La théorie du choix rationnel est basée sur 3 prémisses (cf. Rule 1992): 

  1. L’action humaine est essentiellement instrumentale. Les personnes visent à atteindre des objectifs à long terme et leurs préférences sont organisées en hiérarchies stables et reconnaissables. 
  2. Les humains formulent par principe leurs préférences selon des calculs rationnels des lignes d’action les plus susceptibles de maximiser leurs utilités.
  3. Les processus sociaux complexes et collectifs, par exemple le vote politique, sont toujours aussi le résultat de tels calculs. 

La rationalité limitée

Selon la théorie de la rationalité́ limitée (proposée par Herbert Simon, cf. Coriat et Weinstein, 1995) les agents sont par principe toujours rationnels, mais leur rationalité́ est limitée à la quantité́ et à la qualité́ de l’information dont ils disposent, ainsi qu’à leur capacité́ d’intégration des informations disponibles. 

Selon les théories du choix rationnel, les addictions consisteraient donc à faire un choix rationnel qui privilégierait les avantages de la conduite addictive par rapport aux coûts. Le terme rationnel dans ces théories ne signifie ainsi pas raisonnable, ou sensé, mais fait simplement référence à un processus par lequel les individus pèsent les différentes possibilités d’action les uns contre les autres et cherchent à appliquer la raison et l’analyse pour choisir entre elles.

Au moins pour certaines personnes avec addiction, il serait donc préférable de s’engager dans un comportement de consommation à risque plutôt que de vivre sans cette consommation. Ils ne pourraient pas accepter ou ignoreraient les conséquences négatives de ce comportement. Ils considéraient que les avantages l’emportent sur les coûts possibles ou réels.

À lire :
– West R. European Monitoring Centre of Drugs and Drug Addiction (EMCDDA), Insights. Models of Addiction. 2013
– Coriat B, Weistein O. Herbert Simon et la rationalité limitée. Les nouvelles théories économiques Cahiers Français. 1995;272:16.
– Rule JB. Rational choice and the limits of theoretical generality. Rationality and Society. 1992;4:451-469.

Categories: Généralités
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