Chasing

Désigne le besoin ressenti par les personnes avec addiction au jeu de hasard et d’argent de rejouer dans le but de recouvrer les pertes de jeu  

  • Il s’agit d’une erreur cognitive centrale dans la perte de contrôle d’une séquence de jeu (Marqueur cognitif de l’addiction au jeu d’hasard), basée sur des attentes positives non réalistes de l’issue du jeu de hasard et d’argent 

On peut distinguer deux types de chasing :  

  • Chasing pendant une session de jeu  
  • Peut être observée chez tous les joueurs 
  • Chasing sur plusieurs sessions de jeu 
  • Est spécifique aux joueurs problématiques  

Le chasing est corrélé avec un certain nombre d’erreurs logiques : 

  • Les pertes répétées peuvent faussement être interprétées comme des expériences d’apprentissage qui fournissent un retour utile sur l’efficacité d’une stratégie de jeu spécifique, et qui permettent au joueur de « perfectionner » sa stratégie 
    • Cette croyance est particulièrement répandue dans les jeux où la compétence joue aussi un rôle (paris sportifs, poker etc.), mais est également présent dans les jeux où l’habileté n’influence pas le résultat (machines à sous, roulette etc.) 
    • En outre, les near miss (presque gains) peuvent être interprétés comme une preuve que le joueur est en train d’acquérir les compétences nécessaires pour gagner des montants plus importants, que son système de jeu est efficace ou que la chance tourne favorablement 
  • Le biais de rétrospection : consiste à évaluer les décisions de jeu comme étant correctes ou incorrectes selon qu’elles entraînent des gains ou des pertes.  
    • Ainsi, le joueur peut décider rétrospectivement qu’un choix de jeu était correct puisqu’il a effectivement gagné et le considérer comme une preuve d’habileté à prédire correctement les gains. À l’inverse, les pertes (le résultat le plus courant) peuvent être présentées a posteriori comme un résultat que le joueur aurait pu anticiper ou prévoir et donc éviter. 
  • Télescopage temporel 
    • Il n’existe aucun moyen objectif de déterminer précisément le moment où un gain se produira. Le joueur préfère cependant croire que les gains sont proches, surtout s’il s’appuie sur des croyances superstitieuses. 
    • Il fait souvent aussi l’hypothèse qu’il va gagner (plutôt que les autres joueurs), même si d’autres joueurs ont également subi des pertes importantes et s’attendent à gagner. 
      • P.ex. le joueur de machines à sous peut croire qu’il gagnera dans les prochaines minutes/heures de jeu plutôt que des semaines plus tard 
  • Mémoire sélective 
    • Les joueurs à problèmes ont un penchant à se souvenir sélectivement des gains (surtout des gros gains), et des difficultés à se souvenir des pertes 
    • Les victoires ont tendance à être rares, saliantes et donc plus facilement mémorisées que les pertes nombreuses et moins saliantes 
    • Souvent la somme d’argent misée afin d’arriver finalement à un gain est oubliée au cours des nombreuses sessions de jeu 
  • Corrélation illusoire 
    • Les joueurs excessifs sont enclins à percevoir des corrélations illusoires et à attribuer la causalité à des éléments saliants de l’environnement qu’ils croient être en corrélation avec les résultats du jeu. Étant donné que les gains, en particulier les gains importants, sont rares et ainsi particulièrement saliants par rapport aux pertes, le joueur a tendance à remarquer  des événements contigus à ces gains même si ces associations ne sont pas contingentes. Par la suite, il s’efforcera de reproduire ces conditions afin de répéter le résultat gagnant. 

A lire : 

  • Bosc E, Fatséas M, Alexandre JM, Auriacombe M. Similitudes et différences entre le jeu pathologique et la dépendance aux substances : qu’en est-il ? Encephale. 2012;38(5):433-9 
  • Toneatto T. Cognitive psychopathology of problem gambling. Subst Use Misuse1999;34(11):1593-604 
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