- Les grandes enquêtes épidémiologiques nord-américaines suggèrent des prévalences des troubles liés à la consommation de substances (TUS) – à l’exclusion de la nicotine – chez les personnes atteintes de schizophrénie de > 40%
- Les substances les plus fréquemment consommées sont l’alcool et le cannabis.
- L’addiction à la nicotine est signalée chez 60 à 90 % des personnes souffrant de schizophrénie et d’autres troubles psychotiques.
- La consommation de substances addictives augmente le risque de développer des symptômes psychotiques, affecte négativement l’évolution de la schizophrénie et d’autres troubles psychotiques, péjore les symptômes positifs et la non-observance du traitement, et augmente le taux de rechutes.
- Les usagers de substances peuvent être réticents à révéler leur consommation, mais lorsqu’ils sont confrontés à un diagnostic psychotique potentiel, ils peuvent être plus enclins à attribuer leurs symptômes à la consommation de substances pour éviter le diagnostic de trouble psychotique et la prescription d’antipsychotiques antipsychotiques.
Indicateurs d’un trouble psychotique sous-jacent (non induit par substances addictives) |
Persistance de symptômes psychotiques avec abstinence |
Symptômes qui ne correspondent pas au type ou à la quantité de substance utilisée |
Antécédents familiaux de schizophrénie |
Symptômes positifs typiques de la schizophrénie (par exemple, voix qui commentent) |
Présence de symptômes négatifs/cognitifs |
- Les personnes souffrant de psychose et de TUS coexistants rencontrent souvent des obstacles à leur prise en charge, ce qui peut aggraver leur pronostic. Il est ainsi important de ne pas exclure les patients avec ce double diagnostic, ni des soins de santé mentale en raison de leurs TUS, ni des traitements addictologiques en raison d’un diagnostic de psychose.
- À ce jour, les meilleures évidences suggèrent que le traitement intégré du TUS et de la psychose dispensés dans un cadre de soins de santé mentale (une équipe qui s’occupe de traiter les deux troubles) donne les meilleurs résultats comparés à des soins dispensés de manière parallèle (par deux équipes, une spécialisée en addictions, l’autre en psychose) ou séquentielle.
- Les antipsychotiques restent le traitement de choix pour les personnes souffrant de schizophrénie et d’autres troubles psychotiques, qu’elles aient ou non un TUS concomitant ou non
- L’utilisation d’antipsychotiques de deuxième génération plutôt que des neuroleptiques de première génération est à préférer en raison d’une meilleure tolérance et d’un risque mineur d’effets secondaires extrapyramidaux chez les patients avec double diagnostic