Promotion des médicaments (Critères éthiques applicables, Organisation Mondiale de la Santé)

Organisation Mondiale de la Santé. Critères éthiques applicables à la promotion des médicaments. 1988. 

  • A la suite de la Conférence OMS d’experts sur l’usage rationnel des médicaments, qui s’est tenue à Nairobi en 1985, l’OMS a publiée en 1988 des recommandations spécifiques concernant la promotion des médicaments
  • Ces critères constituent des principes généraux censés être adaptés par les gouvernements à leur contexte national politique, économique, culturel etc. 
  • “Promotion” signifie dans ce contexte toute activité d’information et d’incitation menée par les fabricants et les distributeurs pour faire prescrire, acheter et/ou utiliser des médicaments.
  • La promotion active, dans un pays, devrait être exclusivement réservée aux médicaments qui peuvent y être obtenus légalement
  • Toute promotion vantant les propriétés d’un médicament devrait être fiable, exacte, véridique, instructive, équilibrée, à jour, de bon goût, et justifiable
    • Elle ne devrait contenir ni affirmations fallacieuses ou invérifiables ni omissions pouvant entraîner la consommation médicalement injustifiée d’un médicament ou faire courir des risques indus aux patients
  • Toute comparaison entre plusieurs produits devrait reposer sur des faits précis, objectifs et pouvant être prouvés
  • Le matériel de promotion ne devrait pas être conçu de façon à déguiser sa nature véritable de promotion
  • Une promotion sous forme d’avantages financiers ou matériels ne devrait être ni offerte aux praticiens de santé pour les inciter à prescrire des médicaments ni sollicitée par eux
  • Les activités scientifiques et éducatives ne devraient pas être utilisées délibérément à des fins de promotion
  • Les délégués médicaux devraient avoir un niveau d’instruction approprié. Ils devraient recevoir une formation adéquate
  • Les délégués médicaux devraient mettre à la disposition des prescripteurs et des dispensateurs une information complète et impartiale sur tout produit discuté, sous la forme par exemple d’une fiche d’information scientifique approuvée ou de toute autre documentation au contenu similaire.
  • Les délégués médicaux ne devraient pas offrir d’avantages en nature ou en espèces aux prescripteurs et aux dispensateurs. Les prescripteurs et dispensateurs ne devraient pas solliciter de tels avantages. 
  • Pour éviter l’excès de promotion, on ne devrait pas faire dépendre directement l’essentiel de la rémunération des délégués médicaux du volume des ventes générées par eux
  • Les symposiums contribuent utilement à la diffusion de l’information. Leur valeur éducative sera d’autant plus grande qu’ils seront organisés par des organismes scientifiques ou professionnels.
    • Le parrainage par un fabricant ou un distributeur de produits pharmaceutiques devrait être clairement mentionné à l’avance, lors de la réunion et dans les comptes-rendus
  • Les études scientifiques après commercialisation et la pharmacovigilance ne devraient pas être utilisées abusivement comme une forme déguisée de promotion.

Source : https://apps.who.int/iris/handle/10665/38125?search-result=true&query=ethical+criteria&scope=&rpp=10&sort_by=score&order=desc

Auteurs : Daniele Zullino, Gerard Calzada, Stéphane Rothen

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