Dérapage (vs rechute)

Différence entre un dérapage (lapse en anglais) et une rechute (relapse en anglais)

Dérapage

Le terme dérapage désigne des situations dans lesquelles le sujet réconsomme après une période d’abstinence, mais réussit rapidement à arrêter de nouveau sa consommation avant de rechuter complètement dans ses anciennes conduites addictives.

Il fait référence à la première violation de l’objectif d’abstinence.

Rechute

On parle de rechute en cas de retour à une consommation incontrôlée ou l’abandon de l’objectif d’abstinence.

Bien que des recherches portant sur diverses conduites addictives aient indiqué qu’un dérapage augmente sensiblement le risque d’une éventuelle rechute, la progression du dérapage vers la rechute n’est pas inévitable.

La progression du dérapage vers la rechute dépend de la réaction émotionnelle face au dérapage du sujet et des causes auxquelles il attribue ce dérapage.

  • Les personnes qui considèrent le dérapage un échec personnel sont susceptibles de ressentir de la culpabilité et des émotions négatives. Ceci peut conduire à une augmentation de la consommation comme nouvelle tentative de contrer les sentiments de culpabilité et/ou d’échec.
  • Les personnes qui attribuent le dérapage à des facteurs internes (p.ex. émotions) hors de leur contrôle sont plus susceptibles d’abandonner leur tentative d’abstinence (et de faire une rechute complète).
  • Les personnes qui attribuent le dérapage à leur incapacité à faire face efficacement à une situation spécifique à haut risque ont en revanche la capacité à se rendre compte de la possibilité du développement de capacités plus efficaces pour faire face 

Gestion des dérapages

Les stratégies qui visent à raccourcir et interrompre la phase de dérapage focalisent surtout sur l’effet de violation de l’abstinence afin de prévenir la progression vers une rechute incontrôlée.

Ceci comprend notamment la conclusion d’un contrat avec le client …

  • pour limiter la consommation,
  • pour un contact rapide du thérapeute dès que possible après le début des consommations
  • et pour évaluer la situation afin de trouver des stimuli déclencheurs de consommation.

On apprend aux patients à recadrer leur perception des dérapages – à les considérer non pas comme des échecs ou des indicateurs d’un manque de volonté, mais comme des fautes d’apprentissage qui signalent la nécessité d’une planification à perfectionner pour faire face plus efficacement à des situations similaires à l’avenir.

Les dérapages sont ainsi des possibilités d’apprentissage fondamentales qui permettent au patient d’ajuster ses stratégies de coping.

À lire :
– Larimer ME, Palmer RS, Marlatt GA. Relapse prevention: An overview of Marlatt’s cognitive-behavioral model. Alcohol Research & Health. 1999;23:151.

Categories: Généralités
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