Les barbituriques sont un groupe de substances dérivés de l’acide barbiturique et de ses homologues
- Noms de rue : downers, blues, sleepers
- Effets : sédation, induction de sommeil, anticonvulsivants
- De nos jours beaucoup moins prescrits en raison de leurs effets indésirables, du risque de mésusage, leur utilisation comme sédatifs/hypnotiques a été largement supplantée par l’utilisation des benzodiazépines
- Certains barbituriques restent toutefois utilisés dans le traitement de l’épilepsie (phénobarbital), et des molécules à durée d’action plus courte (thiopental) en anesthésie
- Mécanisme d’action : modulation positive de la puissance des récepteurs GABA-A
- Les benzodiazépines augmentent le nombre d’ouvertures du canal ionique Cl-, les barbituriques en augmentent le temps d’ouverture
- Ce mode d’action est moins sujet à un ‘effet plafond’ en cas de surdosage, augmentant ainsi le risque létal comparé aux benzodiazépines
- La tolérance entraîne un rétrécissement de la fenêtre thérapeutique ! La dose nécessaire pour obtenir l’effet recherché augmente (tolérance) sans que ce soit aussi le cas de la dose létale (pas de tolérance). À un certain point, la dose requise devient supérieure à la dose létale et provoque des dépressions respiratoires potentiellement mortelles
- Les benzodiazépines augmentent le nombre d’ouvertures du canal ionique Cl-, les barbituriques en augmentent le temps d’ouverture
- Les barbituriques activent aussi directement le canal (sans besoin de concentrations trop importantes de GABA), tandis que les benzodiazépines ne font que renforcer l’action du GABA physiologique
- Les barbituriques sont de surcroit des antagonistes des récepteurs glutaminergiques AMPA
- Les effets indésirables comprennent la somnolence, la sédation, des ataxies, des céphalées, des troubles gastro-intestinaux, et des troubles de la mémoire
- Les concentrations susceptibles d’entraîner la mort sont plus faibles en cas de présence simultanée d’alcool ou d’autres dépresseurs du système nerveux central, tels que les benzodiazépines
- Les symptômes du sevrage sont semblables à ceux du sevrage alcoolique : agitations, anxiétés, crampes abdominales, nausées et vomissements
- Les symptômes atteignent leur pic au cours des deuxième et troisième jours, stade auquel des convulsions peuvent se manifester
- Jusqu’à 75 % des patients peuvent avoir une ou plusieurs crises et environ 66 % d’entre eux peuvent développer un délirium perdurant plusieurs jours
A lire :
- Suddock JT, Cain MD. Barbiturate Toxicity. StatPearls. Treasure Island (FL): StatPearls Publishing; 2021.
Categories: Modulateurs GABA et nitrites
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