Réactions paradoxales aux benzodiazépines

Le terme de réaction paradoxale désigne des états d’agitation et de désinhibition sur- venant sous benzodiazépines 

  • Elles touchent environ 10%-20% des individus traités
  • Le phénomène peut se produire aussi bien à l’occasion de la première ingestion qu’après des ingestions répétées, à des doses plus faibles aussi bien qu’à des doses plus élevées
  • La décompensation est caractérisée par une soudaineté du passage à l’acte
  • On peut constater une irritabilité́, des comportements violents avec désinhibition, agressions physiques, insultes, accompagné souvent d’un niveau important d’anxiété́. Typique sont aussi des réactions de rage, une intolérance à la frustration. Il peut y avoir une altération de la vigilance. 
  • La survenue de ce type de réaction est par ailleurs potentialisée lorsque la prise de benzodiazépine est associée à une consommation d’alcool 
  • Les actes agressifs surviennent de manière disproportionnellement chez des personnes avec trouble de la personnalité Borderline
  • Il existe aussi une importante corrélation entre décompensation agressive sous ces substances et antécédents de conduites violentes 
  • Les épisodes agressifs sont typiquement déclenchés par des contrariétés et le sentiment de frustration 
  • Parmi les hypothèses avancées pour expliquer le phénomène : 
    • Les benzodiazépines abaisseraient le seuil de réactivité face à des situations vécues comme provocantes
    • Altération des processus de reconnaissance d’émotions et en particulier de la colère et d’hostilité chez autrui 
    • L’augmentation du contrôle gabaergique des neurones sérotoninergiques diminuerait l’influence inhibitrice de ces neurones sur l’impulsivité́
  • La réaction est typiquement suivie par des amnésies antérogrades (de fixation) concernant l’épisode en lui-même
  • Le flumazénil, antagoniste des benzodiazépines, peut être utile dans le traitement de ces réactions 

A lire :

  • Saïas T, Gallarda T. Réactions d’agressivité sous benzodiazépines : une revue de la littérature. Encephale. 2008;34:330-336.
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